LA NEWSLETTER DU CNCH

Décembre 2024

LE CNCH AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ


Chers amis,
Chers collègues,


Dans cette newsletter, nous ne pouvons que rappeler le succès du congrès national qui s'est passé du 20 au 22 novembre 2024 à Paris.
Merci à l'ensemble de nos orateurs et modérateurs, à tous nos participants d'avoir contribué au succès de ce rendez-vous tant attendu de la cardiologie, et qui ont bravé la grève et la tempête de neige pour être là.

Au cours de ces 3 jours, près de 900 participants se sont retrouvés autour de thèmes scientifiques, mais également organisationnels et surtout dans une ambiance conviviale.
Ateliers, symposiums, réunions de groupe, séances de QCM et compétitions jeunes, DPC ne sont que des exemples des différents formats présents au congrès.

Vous n’avez pas pu venir ?
  • 1er lot de consolation, certaines sessions seront bientôt disponibles sur nos réseaux sociaux.
  • 2ème lot de consolation, bloquez déjà vos dates 2025 : 19 au 21 novembre 2025 à Paris.

Amicalement
Dr Walid AMARA
Président du CNCH

ACTUALITÉS PROFESSIONNELLES
FAUT-IL RÉGULER L'INSTALLATION EN MÉDECINE DE PREMIER RECOURS ? ...
La situation de l’accès aux soins primaires n’a jamais aussi catastrophique. 87 % du territoire français est déclaré désert médical à des niveaux de sévérité variable selon les territoires. 472 000 personnes pour le régime général sont sans médecin traitant en décembre 2023.

En ce qui concerne la cardiologie, nous perdons chaque année des cardiologues, le flux des cardiologues partant à la retraite est supérieur aux nombres de cardiologues formés.  La densité des cardiologues est de 7.8 pour 100 000 hab. en France et de 7.9 en France métropolitaine. Les départements ayant la plus faible densité sont la Mayenne et l’Ain avec une densité de 3.3 cardiologues pour 100 000 hab., Paris ayant la densité maximale de 23 cardiologues pour 100 000 habitants, soit plus de trois fois la densité nationale.

Les mesures incitatives qui ont été prônées ces dernières années se sont avérées être inefficaces. Une proposition de loi trans partisan et trans groupe a été déposée à l’assemblée nationale ainsi qu’au sénat, visant à réguler l’installation en médecine de premiers recours, comme cela a été institué dans de nombreux pays.

Le CNCH a décidé de donner la parole à deux cardiologues ayant deux points de vue opposés : le Dr Olivier MILLERON, PH au CHU BICHAT et porte-parole du Collectif inter-hospitalier et le Dr Vincent PRADEAU, président du Syndicat des Cardiologues libéraux.

Dr Olivier MILLERON,
PH au CHU BICHAT et porte-parole du Collectif inter-hospitalier

OUI IL FAUT RÉGULER L’INSTALLATION DE PREMIER RECOURS

La population vit une crise de l’accès aux soins dans un contexte de pénurie de l’offre dans certaines zones géographiques mais aussi du fait d’un problème de couts secondaire à l’augmentation des dépassements d’honoraires en secteur 2. Un sondage récent de l’association UFC - Que choisir nous apprends que 45 % de nos concitoyens ont renoncé au cours de la dernière année à se soigner, que ce soit par manque de rendez-vous disponibles ou en raison de dépassements d’honoraires qu’ils ne pouvaient pas supporter. Cette situation remet en cause les principes mêmes de notre pacte républicain et le préambule de la constitution de 1946 qui indique que « La nation garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs ».

Confrontés au problème de la répartition des médecins sur le territoire, les différents gouvernements ont privilégié les incitations financières et ont toujours refusé une régulation qui concerne pourtant toutes les autres professions de santé puisque même les chirurgiens-dentistes viennent de signer un accord avec l’Assurance-Maladie. Or, on ne peut constater que la politique d’incitation est un échec : le dernier rapport du Conseil National de l’Ordre des Médecins sur la démographie médicale, nous apprend que les 10% des départements les mieux dotés ont en moyenne, une densité médicale 2,1 fois supérieure à celle des 10% des départements les moins bien dotés. Si on s’intéresse aux spécialistes médicaux (dont les cardiologues), on constate que cette ce rapport est passé de 2.2 en 2010 à 2.9 en 2024. De plus, au sein des régions et départements, la répartition est très hétérogène en fonction des bassins de vie avec, par exemple, une forte densité de spécialistes médicaux dans Paris qui devient très faible en Seine Saint Denis pourtant à quelques kilomètres.

Lorsque la ressource est rare, il nécessaire de la répartir au mieux. Il semble donc indispensable de réguler l’installation en commençant par celle des spécialistes en secteur 2 afin d’agir à la fois sur la densité médicale et sur le reste à charge pour les patients. Il convient de s’inspirer de l’exemple allemand de « planification des besoins » dans lequel les professionnels de santé fixent eux-mêmes, par territoire, les besoins conduisant à autoriser ou non une nouvelle installation. Après avis d’une instance territoriale médicale, la Sécurité Sociale pourrait refuser de conventionner de nouveaux spécialistes en secteur 2 dans une zone suffisamment dotée. Ce serait un début de régulation basée sur les besoins de soins de la population et avec l’objectif d’améliorer rapidement l’accès aux soins.


Dr Vincent PRADEAU,
Président du syndicat national des cardiologues libéraux
 
NON IL NE FAUT PAS RÉGULER L’INSTALLATION DE PREMIER RECOURS
 
La pertinence d’une régulation à l’installation va se heurter très rapidement aux questions suivantes
 
Comment réguler ? Il n’existe à ce jour pas de zonage spécifique pour les spécialises en général et pour les cardiologues en particulier ce qui rend difficile une simple régulation quantitative. Imaginer un conventionnement sélectif en autorisant l’installation en zone présumé bien dotée qu’en cas de cessation d’activité d’un cardiologue est de nature à figer la situation actuelle, à valoriser artificiellement des patientèles et diminuer probablement de ce fait le cumul emploi retraite. Il serait plus pertinent de considérer le temps médical disponible qualitativement par rapport aux besoins réelles de la population ce qui évidemment plus complexe mais pas insurmontable.
Où réguler ? Il parait extrêmement difficile de déterminer l’échelon de régulation et la granularité minimale. Se limiter à un bassin de population ne prendra pas en compte le plus ou moins grand enclavement et l’accessibilité à une agglomération plus grande et mieux dotée. L’échelon départemental peut être très hétérogène notamment pour les plus vastes d’entre eux. L’hétérogénéité des villes de CHU, si cet échelon était envisagé, est tout aussi importante.       
Qui réguler ? Les candidats à l’installation seraient les premiers concernés alors même qu’ils viennent d’avoir un internat rallongé d’un an et qu’ils héritent d’une situation crée par d’autres. Cela serait probablement attaquable devant les tribunaux administratifs. Si une régulation devait être retenue que pour un territoire donné, la régulation devrait s’appliquer aussi aux postes hospitaliers, à l’ouverture de secteur privé à l’hôpital et aux postes salariés non hospitaliers. De nombreux cabinets de Cardiologie dans des métropoles proposent déjà des consultations avancées, pourquoi devraient-ils être pénalisés dans leur recrutement ?
Quand réguler ? Il est inopérant de réguler tant qu’il existe une tension démographique, en tout cas tant que l’offre de postes dépasse largement la demande.
Si une régulation était envisagée, il faudrait que les internes soient prévenus des modalités au moment où ils formulent leurs choix d’affection afin que celui-ci soit parfaitement éclairé. Une régulation quantitative simpliste ne sera d’aucune efficacité. Elle doit être intégrée dans une vision plus globale qui prend en compte le contour du métier de cardiologue, les délégations de tâche, le maintien des filières d’urgence cardiologues, la gradation des soins et des parcours, les problématiques liées à la sur-spécialisation, les évolutions technologiques mais aussi les évolutions sociologiques du rapport temps de travail-temps personnel tout autant que les dynamiques épidémiologiques, démographiques et territoriales.

Participer à notre sondage
« Etes-vous favorable ou non à une régulation de l’installation » ?

https://fr.surveymonkey.com/r/WVPQ7P6
 
SALUONS LES NOMINATIONS  ...
  • Notre président du CNCH Walid AMARA comme Professeur Associé au Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris
  • Le Dr Régis DELAUNAY, Président de la CME de Saint Brieuc

L'AGENDA > Décembre 2024



WEBINARS

> Jeudi 05/12/24 à 18h
Risque de mort subite en aigu et plus long terme
Dr W. AMARA et Dr J. TAIEB

> Jeudi 12/12/24 à 18h
Lipides en pratique > LDL bas + données post hoc résultats Lp(a)BERT avec
Dr A. GALLO et Dr L. BELLE

 

LES PODCASTS

L'inflammation de la plaque - une réalité ?
Pr F. ROUBILLE et Dr W. AMARA

La notion de charge athéromateuse existe t'elle ?
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